C’est la troisième fois en 20 ans que les experts américains du World Cancer Research Fund collabore avec l’American Institute for Cancer Research pour analyser les liens entre alimentation et cancer. Ce travail immense consiste à éplucher des milliers d’études internationales, plus de 80 000… L’objectif de cette analyse et de formuler des recommandations alimentaires pour la préventions des cancers au niveau mondial. Ces conseils sont ensuite traduits et adaptés au contexte français et relayés par le Réseau National Alimentation Cancer Recherche.
D’après les calculs des experts, si ces recommandations étaient mieux suivies, le nombre de cancer diminuerait de 40 %. C’est-à-dire 140 000 cas en moins par an. Les quatre grandes causes du cancer sont le tabac (20%), l’alcool (8%), une mauvaise alimentation (5,4%) et l’obésité (5,4%). Les deux derniers facteurs sont donc responsable d’environ 35 000 nouveaux cas par an. Voilà pourquoi il est urgent de changer nos habitudes alimentaires. Par contre, gardez bien en tête que si l’alimentation est une arme contre le cancer, il n’existe aucun aliment miracle anti-cancer.
Voilà pourquoi, nous vous proposons un état de lieux et les réponses à 8 questions sur le lien entre nourriture et cancer.
Combien de fibres faut-il consommer par jour ?
Les fibres sont les résidus des végétaux que l’organisme n’arrive pas à digérer. Elles ne fournissent donc pas d’énergie à l’organisme mais elles augmentent le volume des selles et, en conséquence, accélère le transit intestinal. De plus, elles apportent un sentiment de satiété plus rapidement ce qui limite les grignotages et la prise de poids. Pour finir, les fibres diminuent le risque de cancer du côlon. Les recommandations des experts préconisent d’en ingérer 25 à 30 g par jour. Vous en trouverez en grandes quantités dans les fruits et légumes, l’enveloppe des céréales complètes, les légumineuses et lea oléagineux.
Est-ce que manger bio protège plus du cancer ?
Les études se succèdent pour apporter une vraie réponse à cette question. Une étude britannique de 2014 faite sur 623 080 femmes avait souligné une réduction de 21 % du risque de développer un lymphome non hodgkinien chez les consommatrices des aliments bio. En France, plus récemment, une étude menée sur 70 000 personnes a indiqué une baisse de 25 % du risque de cancer chez les consommateurs réguliers. Attention, ces chiffres sont à prendre avec précaution. Les participants devaient indiquer s’ils en consommaient « jamais », « occasionnellement » ou la « plupart du temps » sans autre précision sur la quantité de bio.
De plus, les biais sont difficiles à éviter. En effet les adeptes du « manger bio » sont souvent plus attentifs à leur hygiène de vie et donc à leur santé. Le pouvoir du bio sur le cancer pourrait s’expliquer par sa plus faible teneur en pesticides. Mais cela n’a jamais été prouvé, ce n’est qu’un hypothèse.
Les compléments alimentaires peuvent-ils remplacer les fruits et les légumes ?
Prendre des compléments alimentaires sans avis médical peut apporter plus de risques que de bénéfices. Le surdosage est très dangereux. Par exemple, les vitamines A et E pourraient devenir toxiques pour le foie et les reins car elles ne sont éliminée par l’urine. Les antioxydants à fortes doses auraient un effet inverse, ils empêcheraient la mort naturelle des cellules cancéreuses. Une supplémentation en bêta-carotène augmente le risque de cancer digestifs et du poumon pour les fumeur et ceux exposés à l’amiante. Donc, la conclusion est qu’il faut bannir l’automédication et ne pas prendre les compléments alimentaires à la légère.
Faut-il vraiment colorer ses assiettes ?
Des belles assiettes vertes, jaunes ou rouges… Les fruits et légumes contiennent des pigments qui leur apportent leur couleur. En général, on trouve les anthocyanes (mauve/pourpre) et les caroténoïdes (rouge/orange/jaune). Ces molécules sont utiles pour piéger les radicaux libres, des composés qui altèrent les cellules, et donc limiter le développement d’une tumeur. De plus, les fruits et légumes contiennent d’autres substances protectrices pour nos cellules. En attendant d’autres études, le meilleur conseil et de varier les végétaux que nous mangeons pour bénéficier de toutes leurs molécules bénéfiques.
Pourquoi limiter sa consommation de produits industriels ?
Il y a trois raisons. Premièrement, les produits transformés augmentent le risque de surpoids et d’obésité de 26 % et donc également des cancers. Deuxièmement, pour apporter du goût et la bonne consistance sans trop dépenser, les industriels se servent des acides gras « trans » qui augmentent le risque de cancer et des pathologies cardio-vasculaires. Pour finir, ils rajoutent des additifs dont certains sont potentiellement cancérigènes. De plus, il ne faut pas oublier le sucre et le sel qui sont bien cachés sur les étiquettes et présents en trop grandes quantités. Ces aliments, si l’on peut les appeler comme cela, font grimper la valeur calorique d’un plat sans apporter de nutriments bénéfiques pour l’organisme.
Y a-t-il des bonnes graisses ?
Les lipides ont, certes, une forte valeur calorique, mais ils sont fondamentales à l’organisme pour constituer une réserve d’énergie, fluidifier les membranes cellulaires constituer une réserve d’énergie et assurer le fonctionnement du cerveau et la production d’hormones sexuelles.
Il ne faut dons pas les enlever de nos assiettes, il faut apprendre à en maîtriser l’apport. Les graisses animales dont à limiter : maximum 15 g de beurre ou 30 g de fromage par jour. Tandis qu’il faudrait ingérer plus de lipides végétales comme les oméga 3 que notre corps ne fabrique pas. Ils favorisent la fluidité du sang, l’élasticité des vaisseaux sanguins et pourraient inhiber la prolifération tumorale. Vous en trouverez dans les huiles végétales (colza, cameline, noix, lin), l’avocat, les oléagineux, la mâche et les produits de la mer.
Quels sont les dangers du sel ?
Ingérer une quantité excessive de sel augmente le risque de tumeur de l’estomac. Il stimulerait également la colonisation par la bactérie Helicobacter pylori, le facteur de risque le plus important du cancer de l’estomac. D’après les estimations de l’étude INCa3 de l’Anses, la consommation en sel des Français est d’environ 9 grammes par jour (g/j) pour les hommes, et 7 g/j pour les femmes, là où l’OMS fixe la limite à 5 g/j. Les aliments qui en contiennent le plus sont le pain et les biscottes, les biscuits apéritifs, les gâteaux, la charcuterie, les plats préparés et les fromages.
Tous les sucres font-ils grossir ?
Du moment que les repas sont équilibrés et les besoins énergétiques sont respectés les glucides ne font pas grossir. Ils seront transformés en glucose et serviront de carburant pour l’organisme. Les glucides qui ne sont pas utilisés immédiatement seront stockés dans le foie et les muscles sous forme de glycogène. Ils seront utilisés au cours de la journée. Par contre, en cas de manque d’activité trop importante ou d’un grignotage trop important les réserves de glycogènes seront pleines. Du coup, l’excès de glucose sera stocké sous forme de graisse.
source : magazine Sciences et Avenir n°864 (février 2019)
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